Une étude d’envergure portant sur les effets de la cigarette électronique sur le long terme et menée par le professeur Riccardo Polosa a été présentée à l’occasion de l’”Ecig Summit” à Londres. Et selon cette étude, le vapotage ne présenterait pas de risque sur le long terme. Comment cette étude a-t-elle été conduite ? Quels en sont les résultats ? Voici quelques éléments de réponse.
Un suivi de plus de trois ans sur des vapoteurs exclusifs
Conduite par le Professeur Riccardo Polosa, directeur de l’Institut de médecine interne et d’immunologie clinique de l’Université de Catane, l’étude s’est déroulée sur une période de trois ans et demi au travers d’un échantillon de vapoteurs qui n’avaient jamais fumé auparavant. Les volontaires, tous âgés de plus de 18 ans, ont été recruté dans des magasins spécialisés et interrogés sur leurs antécédents concernant le tabac ainsi que sur leurs habitudes de vapoteurs. Si cet échantillon est relativement réduit avec seulement 9 participants, les conclusions de l’étude restent cependant très encourageantes pour tous les utilisateurs de cigarette électronique.
En effet, les chercheurs n’ont observé aucune altération ou diminution des fonctions respiratoires durant l’étude. De même, les chercheurs n’ont pas observé de modification de la tension artérielle ou de la fréquence cardiaque. Toutes ces observations sur l’échantillon de vapoteurs ont été comparées avec un groupe témoin composé de douze personnes qui n’avaient jamais ni fumé de cigarette, ni vapoté.
De plus, le professeur Riccardo Polosa souligne que si la cigarette électroniques soulèvent de nombreuses interrogations et inquiétudes concernant la santé publique, cette étude démontre tout de même que les vapoteurs qui n’ont jamais fumé n’encourent pas de risque important sur le long terme.
Le Comité de révision éthique de l’Université de Catane approuve le protocole utilisé
En effet, il est à noter que le Comité de révision éthique de l’Université de Catane a approuvé le protocole ainsi que la méthodologie de l’étude. Le profil des participants de cette dernière est assez rare pour être souligné puisqu’il s’agissait de vapoteurs sans antécédents de tabagisme, c’est-à-dire qui n’avaient jamais fumé auparavant ou qui avaient déclaré avoir fumé moins de cent cigarettes dans leur vie. De plus, ils devaient être consommateurs quotidiens de cigarettes électroniques depuis au moins trois mois. Avec une moyenne d’âge de 29 ans, cet échantillon a permis d’étudier l’impact du vapotage sur des personnes sans antécédents tabagiques.
Dans le même temps, un groupe témoin a servi de référentiel à l’étude afin de comparer les résultats avec le premier groupe. Le groupe témoin était quant à lui composé de personnes travaillant dans le centre hospitalier où a été conduite l’étude. Enfin, la collecte des données s’est déroulée à partir de septembre 2013 pour s’achever en mars 2017.
Pas d’altération physiologique importante décelée dans le groupe de vapoteurs
Étendues à différents stades de l’étude, plusieurs visites de contrôle de santé ont eu lieu. Ces visites s’effectuaient le matin et permettaient de contrôler divers paramètres tels que la pression artérielle, la fréquence cardiaque ou encore le poids du sujet. Tous les produits utilisés (type de e-liquide, taux de nicotine, matériel, puissance etc…) étaient enregistrés et les fonctions pulmonaires, symptômes respiratoires et inflammation des voies respiratoires régulièrement mesurés.
Ces batteries de tests ont permis de montrer qu’aucun changement important n’a pu être observé chez les vapoteurs durant le déroulement de l’étude et en comparaison avec les données du groupe témoin. De plus, chaque participant étant différent, tous n’avaient pas les mêmes niveaux de consommation et même les plus gros utilisateurs de cigarettes électroniques n’ont pas développé de problèmes pulmonaires ou de symptômes respiratoires.
Bien entendu, l’apparition de dommages dûs à une exposition plus longue ne pas être totalement exclue mais cette étude a tout de même permis de démontrer que, sur des consommateurs adultes et non-fumeurs, l’utilisation d’une e-cigarette sur le moyen / long terme n’entraîne pas de problème de santé immédiat.
Les auteurs de l’étude tiennent également à souligner que si l’échantillon de personne ayant participé à l’expérience est très réduit, les résultats permettent tout de même d’affirmer que l’utilisation d’une cigarette électronique sur le long terme ne présente pas de danger important.
Quelques informations complémentaires…
Il faut tout d’abord savoir que les neuf vapoteurs n’étaient pas limité quant à leur consommation quotidienne de e-liquide et vapaient ainsi en moyenne 4 ml par jour. Six d’entre eux utilisaient d’ailleurs des e-liquides nicotinés. De même, si les participants disposaient de cigarettes électroniques simples d’utilisation au début de l’étude, certains ont fait évoluer leur matériel et sont passés sur des mods plus complexes à paramètres réglables. Par ailleurs, il est essentiel de préciser que ces participants étaient tous volontaires et ont intégré l’étude en toute connaissance de cause.
Suivis pendant une période de 42 mois précisément, ils ont aussi été soumis à trois examens de santé qui comprenaient une spirométrie, c’est-à-dire un test de mesure de la respiration. Ces examens, effectués “en aveugle” comprenaient également un scanner thoracique en coupe de haute résolution (HRCT). Et les résultats sont sans appel puisque les scientifiques n’ont trouvé aucune différence notable entre le groupe de vapoteurs et le groupe témoin concernant le rejet de monoxyde de carbone et d’oxyde nitrique dans le souffle. Enfin, les auteurs de l’étude soulignent qu’aucune anomalie n’a été détectée avec le scanner HRCT, telle qu’une BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive) qui survient généralement chez les fumeurs de longue date.
Si cette étude a certes été réalisée sur un échantillon de personne assez restreint, elle démontre tout de même que le vapotage ne présente pas de risque immédiat pour la santé des vapoteurs n’ayant jamais touché une cigarette de tabac. Le profil rare des participants, qui n’avaient pas jamais ou pratiquement pas fumé de cigarettes de tabac, permet d’évaluer de façon objective le niveau de risque de la cigarette électronique sans être faussé par des antécédents de tabagisme. Dans tous les cas, les scientifiques ont admis que des recherches complémentaires devraient être réalisées afin d’écarter tout impact négatif et confirmer les conclusions de l’étude.
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